La vie avec les "ricains"

Comme Roland l'a mentioné dernièrement,j'ai de mon coté trouvé un bon job qui correspond en fait à ce que je faisais en France (coordinatrice export) en mieux payé! J'ai été agréablement surprise quand j'ai appris que j'avais le job. Ce que je n'avais pas anticipé ; les 40h par semaine,le levé à 6h du mat, 50 minutes de transport avec 3 changements, un environnement composé d'anglophones à 100% (ce qui n'était pas le cas dans mon précédent job) quasiment tous au-dessus de la quarantaine et avec une moyenne de 15 ans de boite,le tout situé dans une zone industrielle et complètement excentrée, quadrillée par des fenwicks et autres camions. Cela fait maintenant un mois que je travaille dans cette entreprise qui fabrique et distribue des materiaux de construction a travers toute l'Amerique du Nord et même si j'aurai difficilement pu trouver mieux ici, je ne peux pas m'empêcher de repenser à mon ancien job, mes collègues avec qui j'ai vécu des moments inoubliables, ce "cocon" professionnel que j'avais créé et qui me fait défaut aujourd'hui. Je réalise à quel point l'expérience que j'ai acquise à Paris avec des gens exceptionnels m'ouvre plus de portes que je n'imaginais et surtout me donne le courage de m'accrocher. Car aujourd'hui je dois à nouveau faire mes preuves, accepter de ne pas encore pouvoir être autonome (toujours en formation, enfermée 8h par jour dans le bureau de la responsable), montrer que je suis digne de confiance, etc. Heureusement, à coté de ça, on profite bien de tous les avantages qu'offre Vancouver. La plage, les barbecues, les feux d'artifices (et oui ici aussi ils ont des beaux feux d'artifices)... On vit beaucoup de belles choses ici c'est vrai, et nous avons conscience de la chance que nous avons de vivre tout ça (même si en réalité nous nous sommes un peu "donné" cette chance) comme dans la vie en général, ce n'est pas toujours facile surtout quand nos proches nous manquent. Que ce soit Roland ou moi, nous avons tous les deux, dans nos expériences professionnelles, (res)senti cette barrière de la langue ou de la culture qui nous empêche de nous intégrer pleinement. En plus, la relation entre employeur et employé est, je trouve, plus "formelle". Que ce soit dans mon ancien emploi ou dans celui-ci, mes responsables m'ont fait plusieurs remarques sur des choses disons...secondaires. Ma chef actuelle est très "tatillon" et je dois dire que ça me demande beaucoup d'efforts pour comment dire...ne pas lui dire merde! Mais bon c'est la chef non? Enfin. Nous attendons tous les deux avec impatience de revoir nos proches la semaine prochaine et sommes d'ailleurs tristes de ne pas pouvoir voir tous ceux qui nous sont chers. Car il est clair que si la vie est belle en ce moment pour nous c'est aussi parce que nous savons que nous pouvons compter sur nos proches pour nous soutenir dans les moments les plus difficiles. C.